Mai 2007 : Au guichet de la Société Générale... Tribune censurée

, popularité : 50%

Le 9 mars dernier, une jeune femme africaine, en stage
dans une boulangerie pâtisserie de la ville, s’est présentée
au guichet de l’agence bancaire rue Jean Longuet pour ouvrir un compte. Elle est ressortie encadrée par des policiers et sous
le coup d’un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière. Grâce au
soutien du MRAP, le recours au tribunal administratif a très rapidement
cassé cet arrêté. Un appel téléphonique de l’agence au commissariat
pour vérifier l’exactitude du titre de séjour, c’est à dire la régularité de son séjour sur le sol français a déclenché cette arrestation.
Or la seule nécessité pour ouvrir un compte bancaire,impérative
pour lutter contre l’argent sale, est la justification de l’identité du client,
(fournir un passeport étranger par exemple) ce qui est totalement
indépendant de la régularité du séjour.

Nous dénonçons cet excès de zèle de la Société Générale, qui aurait pu se contenter de demander une autre pièce d’identité ou au plus refuser l’ouverture du compte. L’arrestation d’un étranger en
pleine ville est dans la droite ligne des arrestations au guichet
des préfectures, alors que le plus souvent les étrangers y sont
expressément convoqués ! La dernière arrestation de ce genre a été
perpétrée à la préfecture du 92 à l’encontre d’un père de famille qui,
rapidement expulsé, laisse seuls femme et enfants. Ces “ruses de
chasseur” inacceptables ont pourtant été dénoncées par le Conseil
d’Etat. Malgré tout, les arrestations des familles à la sortie des écoles
continuent, même s’il faut employer les gaz lacrymogènes quand
parents et enseignants solidaires résistent. La délation, les arrestations
piégées, ces relents de la plus noire période de l’Etat Français,c’est l’avenir de la France que nous redoutons pour les prochaines
années.

C’est pourquoi, nous demandons aux Châtenaisiens de
montrer leur désapprobation en agissant en citoyens et consommateurs
responsables.

Geneviève Colomer, Jean-Marc Charasz, Murielle Hardy